Des modèles pédagogiques favorisant une collaboration plus étroite entre l'école et l'entreprise se sont développés au Québec. L'alternance prend une part active dans la formation pour plusieurs futurs travailleurs. Ce type de collaboration entre les milieux nécessite l'arrimage de plusieurs facteurs, tels qu'un engagement des acteurs et l'accompagnement du stagiaire. La thèse Accompagnement de stagiaires dans le milieu de travail en contexte d’alternance en formation professionnelle au Québec a été rédigée par Sandra Roy de l’Université de Sherbrooke. Elle décrit les formes d’accompagnement déployées par les formateurs en entreprise auprès de stagiaires.

Les objectifs spécifiques sont de :

  1. décrire le type de relation, le rôle et les fonctions de l’accompagnement,
  2. caractériser les modalités de participation au travail,
  3. dégager les facteurs favorables et les limites de l’alternance.
Définition de l’alternance : Un dispositif pédagogique et organisationnel propre à articuler, de façon intégrative, des séquences en milieu scolaire et des séquences en milieu de travail, grâce à un partenariat.

La méthodologie utilisée

L’étude adopte une approche compréhensive en utilisant une méthodologie qualitative ciblée. Trois cas ont été retenus, selon les caractéristiques suivantes: ils proviennent de programmes d’études ayant instauré l’approche en alternance travail-études depuis au moins trois ans et de longues périodes de stage pour favoriser la collecte de données.

Comment s’effectue l’accompagnement?

Les formateurs en entreprise adoptent une forme d’accompagnement hybride se situant entre le coaching et le tutorat. Donc, l’accompagnement se veut axé sur l’acquisition de compétences liées aux fonctions de travail, tantôt sur le développement de savoirs, de savoirs-faire et sur l’intégration au milieu.
À l’instar de plusieurs recherches sur l’alternance, les résultats mettent en évidence l’importance d’un engagement significatif de l’apprenant dans les activités de son environnement de stage.

Les facteurs favorables et les limites de l’alternance

Les facteurs favorables à l’accompagnement identifiés par l’auteure sont :
  • la disponibilité des formateurs et la volonté à participer,
  • leur expérience du métier et de l’accompagnement,
  • les connaissances relatives au contenu des stages,
  • l’implication et le développement de l’autonomie du stagiaire.
Tandis que les facteurs défavorables tournent principalement autour de l’exigence de production rapide et la gestion des urgences.

En conclusion

Selon la chercheuse, cette thèse contribuera à mieux appréhender la démarche et le processus de formation qu’est l’alternance en formation professionnelle au Québec.
« Notre étude recommande […] aux enseignants des centres de formation professionnelle de prendre en compte les multiples dimensions de l’accompagnement afin d’orienter leurs interventions et de conscientiser leurs élèves […] au potentiel formateur des situations professionnelles lors de séquences en entreprise. »

Pour aller plus loin

Nous vous recommandons ce numéro de la revue Éducation et francophonie (ACELEF), printemps 2014, entièrement consacré à l’alternance: L’alternance en formation : nouveaux enjeux, autres regards